29 septembre 2015

Courir le mont Royal

Ce soir, il pleuvait. Beaucoup. Météomédia annonçait même des risques d'orage (qui finalement ne se sont pas avérés). À l'horaire, j'avais un essai pour le Club de Trail de Montréal, au parc du Mont-Royal. Sous la pluie battante, ça ne me tentait pas trop... Avec en plus le soleil qui se couche tôt et l'utilisation d'une lampe frontale, ce que je n'avais encore jamais fait.

Mais, aujourd'hui, c'est l'anniversaire du décès d'un athlète que j'admire. Alors je suis allée. J'ai publié un article dans la journée pour lui rendre hommage, mais cette course était ma façon concrète de l'honorer. De le faire vivre encore un peu.

Coureuse souriante le soir lampe frontale
Coureuse équipée!
Bref, je me suis rendue à 18h au pied du mont Royal, manteau sur le dos, Mizuno aux pieds et lampe frontale en poche. D'autres braves y étaient, à échanger leurs expériences de l'Ultra Trail Harricana, imperturbables sous la pluie... Je me sentais pas mal newbie!

Je me suis jointe au Groupe C, soit le plus lent... ce qui est très relatif, car tout le monde courait plus vite que moi!

Non, je dois corriger: tout le monde courait plus vite que ce à quoi je me suis habituée. En fait, je n'avais pas tant de mal que ça à suivre, à mon grand étonnement (et à ma grande fierté aussi, avouons-le). Oui, je traînais derrière et je soufflais fort, mais j'étais capable de suivre!

Ça en dit long sur l'amélioration de ma condition physique... Je me souviens avoir monté le mont Royal à pied, il y a quelques années: un véritable tour de force à l'époque. J'étais redescendue en autobus... Alors que, ce soir, je l'ai monté et descendu à la course, sous la pluie, dans le noir, dans des sentiers dont j'ignorais totalement l'existence!

Ça me fait aussi réfléchir sur ma propre vitesse. J'ai remarqué depuis quelque temps que je cours moins vite qu'au début. Pour de longues distances, je pense que c'est une bonne stratégie, car j'en suis encore à évaluer mes forces et à apprivoiser mes limites. Mais, pour mes sorties plus courtes (exemple: me rendre au travail), je peux certainement accélérer le rythme. Si ça se trouve, je vais trouver ça plus facile. À tester!

En plus de la trail, je courais aussi pour la première fois dans l'obscurité avec une lampe frontale. Je n'en ai pas besoin en ville, puisque les lampadaires suffisent. Une fois sous le couvert des arbres du parc, j'étais très contente de l'avoir empruntée à un ami!

Par contre, lorsque je m'en procurerai une, il faudra que je magasine bien le modèle, car celle-ci glissait constamment et n'éclairait pas suffisamment le sol à mon goût.

Même constat à propos de ma ceinture de taille, qui me sert si bien habituellement. Je devais constamment la resserrer. Ça secoue plus en trail; il faudrait que je regarde pour m'équiper en conséquence... Mais chaque chose en son temps.

On a passé rapidement par le Belvédère Camilien-Houde, où il y a un stationnement et un arrêt d'autobus dans la montée. "Rapidement" est encore relatif: rendue là, je marchais pour reprendre mon souffle et ménager mes jambes qui trouvaient ça intense. Disons que l'arrêt d'autobus était drôlement tentant!

À ce moment, le gros du groupe était plus loin devant, et deux autres personnes étaient plus loin derrière. J'ai continué, un peu penaude, jusqu'à ce que je rejoigne le groupe et que je mentionne que je trouvais l'expérience difficile. Je n'avais aucune idée de l'heure, de ce qu'il restait à faire comme distance ou comme effort, et j'avais peur de ne pas tenir. Les gens m'ont gentiment rassurée: c'est normal de trouver ça difficile, surtout la toute première fois, ce soir-là le groupe était un peu plus fort que normalement, etc.

Donc j'ai poursuivi avec eux. Ah, l'orgueil!!!

centre-ville de Montréal le soir
Montréal sous la bruine
On a fait quelques exercices au sommet. La vue était magnifique, malgré la pluie qui se poursuivait (en version petite bruine sympathique, ouf!).

C'est à ce moment que la fierté d'avoir poursuivi malgré la fatigue, le découragement, la pluie, la frontale qui glisse, le muscle fessier qui lâche... Hum, bref, que la fierté m'a envahie. J'avais bien fait de poursuivre!!!

Ensuite, le groupe repartait à la course dans les sentiers. Ça faisait déjà 1h qu'on courait. Pour ma part, j'en avais assez et je suis redescendue avec le meneur. Il a gentiment écourté sa course de descente pour me ménager: "juste 2 ou 3km" au lieu de "4 ou 5". Disons qu'on n'est pas au même niveau!

Ni lui ni moi n'avions utilisé nos outils pour mesurer le temps et la distance. D'expérience, il m'a dit qu'on avait dû faire (descente incluse) 6 ou 7km, en environ 45-50 minutes. Il a évalué le dénivelé total à environ 500m. C'était donc un excellent entraînement pour Bromont, où je ferai 6km avec un dénivelé de 150m... de jour!

chaussure de trail pieds nus sales
La trail et la pluie, ça salit!
Un petit mot sur mes Mizuno*: ils ont été parfaits! J'avais évidemment les chaussettes et les pieds gorgés d'eau. Mais les souliers ont fait leur travail: ils agrippaient bien le sol et sont restés confortables du début à la fin. Un autre élément que j'étais contente de tester avant la course officielle.

Avant de quitter mon appartement, je n'étais pas sûre de prendre la bonne décision. En arrivant au point de rencontre, avec tous ces coureurs aguerris et leurs équipements adéquats (exemple: aucun manteau non respirant comme le mien!), j'étais encore moins sûre. Mais je m'en serais voulu de partir sans au moins essayer...

Finalement, ça a été une soirée très enrichissante, dont j'espère qu'elle fait honneur à la mémoire de mon cousin. Malgré la difficulté, j'ai souri tout le long et j'ai fait le plein de bonheur!

Je réfléchis de plus en plus à mon grand objectif de 2016... peut-être pour le modifier... À suivre!


*Ce message n'est pas commandité par Mizuno ou une autre compagnie. Je choisis de donner mon opinion sans aucune pression extérieure.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire